La discarthrose est une forme de discopathie dégénérative. Elle peut affecter la colonne cervicale, la colonne lombaire et même plusieurs vertèbres en même temps. C’est ce qu’on appelle discarthrose cervicale, lombaire ou étalée.
La discarthrose est extrêmement courante dès l’âge de 30 ou 40 ans. Environ 60 % des personnes atteintes de la maladie sont dans la quarantaine et plus de 85 % des personnes de plus de 80 ans en souffre.
Définition : qu’est-ce qu’une discarthrose ?
La discarthrose désigne la destruction des disques intervertébraux, qui sont de petits coussins placés entre chaque vertèbre constituant la colonne vertébrale. Sa fonction est d’absorber les chocs et d’éviter qu’ils ne se frottent les uns contre les autres. Lorsque le frottement se produit, cela provoque une douleur intense.
Il existe trois types de discarthrose : la discarthrose cervicale, la discarthrose lombaire et la discarthrose étagée.
Différence entre Discarthrose lombaire et Discarthrose cervicale
Pour la discarthrose lombaire :
C’est le plus courant. Elle touche souvent la 3ᵉ, 4ᵉ ou 5ᵉ vertèbre lombaire et la 1ʳᵉ vertèbre au niveau du sacrum. Lorsqu’elle affecte plusieurs vertèbres en même temps, on parle de discarthrose étagée.
Concernant la discarthrose cervicale :
« La discarthrose cervicale, également appelée cervicarthrose, correspond à une maladie dégénérative causée par une dégénérescence du disque intervertébral, avec atteinte uncovertébrale (un type spécifique d’arthrose située dans le rachis cervical) ou des lésions articulaires postérieures » a expliqué Dr Laurent Grange. Il est rhumatologue et président de l’AFLAR.
Le docteur Grange a expliqué que les lésions discales sont situées entre C2 et C7. Cela entraine des raideurs et des douleurs.
Les symptômes de la discarthrose
La discarthrose ne cause pas toujours de douleur, surtout dans les premiers stades. La dégénérescence du disque intervertébral débute dans la vingtaine et s’agrandit avec l’âge. La douleur de l’arthrose apparaît lentement et insidieusement. En présence d’arthrose, des douleurs intenses et soudaines peuvent indiquer des complications neurologiques.
Lorsque la discarthrose atteint la région du cou, elle peut provoquer des douleurs et des raideurs à la nuque. Parfois, la compression des nerfs rachidiens due au déplacement d’une vertèbre ou à l’apparition d’ostéophytes peut provoquer une douleur aiguë ou chronique qui irradie vers les bras, le dos et les épaules.
Si la discarthrose atteint la région lombaire, elle touche le plus souvent la 4ᵉ et 5ᵉ vertèbre lombaire et la 1ʳᵉ vertèbre sacrée. L’arthrose lombaire constitue l’une des principales raisons de douleur chronique dans le bas du dos.
De temps en temps, les vertèbres touchées par l’arthrose se déplacent pour serrer la racine du nerf sciatique. La douleur est alors intense et irradie vers les fesses, les cuisses, les mollets et les pieds.
Les disques touchés par l’arthrose ont également une tendance accrue à la hernie. Une hernie est simplement le résultat d’une rupture de disque qui laisse échapper le noyau gélatineux. À mesure que les disques s’usent et s’amincissent, ils deviennent plus susceptibles à la rupture.
Si le contenu du noyau appuie sur la racine nerveuse, une douleur sciatique ou la douleur cervico-brachiale peuvent devenir le principal symptôme de la discarthrose.
Facteurs favorisant la discarthrose
Le premier facteur favorisant la discarthrose est le vieillissement. Dès l’âge de quarante ans, la colonne vertébrale commence à s’user et la discarthrose se développe progressivement. Mais parfois, cela se produit prématurément en raison de facteurs prédisposant, tels que :
- Prédisposition génétique ;
- Anomalies vertébrales congénitales ;
- Traumatisme, choc ou force de tassement répétée (athlètes forts) ;
- Le surpoids ;
- Manque d’activité physique ;
- Mauvaise posture et mouvements incorrects ;
- Le tabagisme.
La discarthrose survient parfois après une hernie discale ou lombaire. Cette dernière joue le rôle de déclencheur. À noter que certaines professions sont particulièrement propices à l’apparition de la maladie.
Ce sont des activités qui nécessitent le port de charges lourdes, des mouvements répétitifs, une sédentarité permanente, voire une exposition fréquente aux vibrations.
Discarthrose : quand consulter ?
Le mal de dos est extrêmement fréquent. Plusieurs troubles peuvent l’expliquer. De nombreux patients attendent des années, voire des décennies pour un diagnostic précis. À cet égard, la discarthrose ne fait pas exception.
Souvent, les patients viennent consulter un médecin lorsque les symptômes deviennent insupportables et récurrents. Il peut provoquer des douleurs intenses et persistantes dans n’importe quelle zone de la colonne vertébrale (bas du dos, cou, région lombaire).
Parfois, les patients posent des questions sur la douleur dans les bras, les jambes ou les fesses. Il faut préciser que les maux de dos qui durent plus de trois mois nécessitent des soins et un examen médicaux. Pour ralentir la progression de la discarthrose et limiter le risque de complications, un diagnostic précoce est crucial.
Les travailleurs sédentaires et ceux qui souffrent beaucoup du dos devraient faire un suivi régulier pour surveiller l’état de leur colonne vertébrale.
Examens et diagnostics de la discarthrose
Plusieurs médecins interviennent dans la prise en charge de la discarthrose : un rhumatologue, un médecin de réadaptation fonctionnelle ou un chirurgien orthopédiste. Mais d’abord, les patients sont invités à consulter leur médecin traitant. Ce dernier interroge les patients pour identifier les symptômes et les éventuels facteurs de risque de maladie (génétique, mode de vie, etc.).
Il procède ensuite à un examen clinique pour évaluer la douleur et noter la raideur. Enfin, il prescrit aux patients des tests d’imagerie indispensables à l’établissement d’un diagnostic fiable. Il s’agit principalement d’une radiographie (de face et de profil) de la zone douloureuse. Ceci est utile pour mesurer l’espace restant entre les vertèbres.
Traitements de la discarthrose
Si la discarthrose est une affection irréversible. Certains traitements peuvent être efficaces pour soulager la douleur. Ces traitements permettent d’améliorer la qualité de vie du patient, ralentir la progression de la maladie et éviter les complications.
Les symptômes peuvent disparaitre avec la prise des médicaments. Il peut s’agir d’anti-inflammatoires, d’analgésiques ou de myorelaxants. Parfois, les médecins prescrivent des injections de cortisone à leurs patients pendant plusieurs mois.
D’autres voies de traitement peuvent être explorées :
- Se reposer durant les phases initiales d’un événement de crise ;
- Les séances chez un kinésithérapeute : assouplir la colonne vertébrale, réduire la pression sur les disques intervertébraux et bénéficier de conseils au quotidien (réduire les facteurs aggravants, améliorer la posture, etc.) ;
- La reprise d’une activité physique modérée : notamment certains exercices en position allongée ou en gaine ;
- Essayez de porter une ceinture sous-abdominale ou un appareil chauffant ;
- Le massage de la zone douloureuse, éventuellement par acupuncture.
En dernier recours, en cas de troubles neurologiques liés à la compression de la moelle épinière, les médecins peuvent orienter les patients vers la chirurgie, mais cette décision reste encore rare.
Les interventions chirurgicales peuvent viser plusieurs objectifs : remplacer des disques usés, décompresser des nerfs ou souder deux vertèbres ensemble en installant une prothèse (arthrodèse).